Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/43

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SOUVENIRS carré, entouré de troncs d’arbres ; ces tilleuls antiques et respectables ont été abattus. Qui a ordonné cela ? m’écriai-je avec humeur. La chambre élèctorale me répondit-on. Ces vieux arbres donnent du bois excellent à brûler ; et les truites ne pouvaient vivre dans le bassin, parce que l’ombre des tilleuls rendait l'eau trop froide. Eh bien ! dis-je en colère, je voudrais que chaque conseiller de la chambre qui a ordonné qu’on fit ce vol à la belle nature fût contraint de se prômener deux fois par an, pendant deux ou trois heures, à l’ardeur d’un soleil brûlant et cherchant en vain un ombrage salutaire et agréable dont il a privé si cruellement les habitans et les voyageurs. Oh! puisse se dessécher à l’instant la main de tout homme qui veut détruiré ce qui sert depuis des siècles à la prospérité d’un pays, à l’ornement d’une ville, et aux plaisirs de ses habitans ! La guerre a laissé, dans ce pays, beaucoup de misère, et a éclairé les ha-