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DE PARIS

large et majestueuse ; bordée de palais magnifiques ; ici, le Rhône étroit et resserré entre deux rangs de maisons sans apparence ; là, le trottoir et le parapet en granit ; ici le trottoir pavé sans parapet ; là, le fleuve couvert de vaisseaux et de chaloupes élégamment ornés ; ici de grands vilains bateaux plats dans lesquels de longues files de blanchisseuses lavent du linge sale (I), et l’exposent ensuite aux regards des promeneurs. Dans une fabrique que j’ai visitée, on faisait des coussins de croisée pour Bonaparte ; ils étaient en velours bleu, brodé en or et en argent, et devaient assurément coûter une somme beaucoup plus forte que les appointemens qu’avait autrefois cet homme extraordinaire (2). (I) M. Kotzebue voudrait peut-étre qu’on lavât du linge propre. (2) Convenez-en, M. Kotzebue, ceci vous a paru piquant : vous avez souri de bon cœur à cette pensée ; vous avez trouvé cette phrase superbe, vous avez cru détruire, par un seul mot, par cette lourde plaisanterie la gloire immortelle du chef de l’empire français ; détrompez-vous, monsieur, vous avez justement produit