Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/69

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50 SOUVENIRS Le théâtre de Lyon est très-médiocre, sous tous les rapports. On donnait Eugé- nie ; le rôle du lord Clarendon était beuglé par un acteur sexâgénaire(1) ; et plus il criait, plus les spectateurs ap plaudissaient, même quand ils n’avaient rien compris.

l’effet contraire. En rappelant que Bonaparte a su, par son génie, s’élever du rang de simple lieutenant, au trône des Charlemagne, vous avez, sans le vouloir, fourni à ses nombreux admirateurs une nouvelle occasion de passer en revue ses victoires encore plus nombreuses, et les moyens surprenans qu’il a employés pour tirer la France de l’état d’abjection où des barbares l’avaient réduite, et la remettre à la tête des nations du monde. (I) Martelli devra être bien flatté de cet éloge, de la part d’un homme qui a été directeur à Vienne, Pétersbourg, Berlin, etc. ; et qui se connait en ta lent comme personne. Heureusement, le suffrage du Français dédommage amplement cet acteur estimable du malheur d’avoir déplu au premier auteur dramatique du monde. Au reste, on ne sera pas surpris de ce jugement porté contre Martelli, quand on saura que M. Kotzebue a condamné, sans exception, tous les comédiens français et autres qu’il a vu jouer à Paris. Le croira-t-on ? sur tous les artistes en ce genre, que la France possède, et dont elle s’enorgueillit, deux ou trois seulement ont mérité de sa part une exception : nous ne les nommerons pas, de peur d’offenser leur modestie.