Page:Von Kotzebue - Souvenirs de Paris en 1804, tome 1.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE PARIS.

changez de l’or on vous apportera chaque fois des poignées de cette mauvaise monnaie non marquée ; si vous refusez de la prendre, on vous prouvera, l’une après l’autre, que chaque pièce est bonne, et que, d’après la loi, on est tenu de les accepter. Mais, si vous voulez, quelques minutes après, les donner en paiement à celui même de qui vous les tenez, il vous répond sèchement : ça n’est pas marqué. Vous aurez beau vous fâcher, les choses n’en iront pas moins, et vous serez fort heureux si vous n'arrivez pas à Paris avec les poches remplies de cette mitraille. Ce n’est pas tout encore ! Voyagez-vous en poste ? il semble que les aubergistes se soient donné le mot pour vous écorcher ; c’est à qui vous volera avec plus d’impudeur et d’effronterie. Vous ne croirez jamais que dans une petite ville on m’ait fait payer douze francs pour une omelette et une bouteille de vin du pays qui valait à peine huit à dix sous ; c’est cependant l’exacte