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DE PARIS 59

elles sont le fruit de l’industrie. Est-ce encore là un reste de la révolution ? ou pense-t-on qu’une telle recommandation soit nécessaire ? Alors, tant pis (I).

(2) On sera à même de remarquer, dans le cours de cet ouvrage, que l’auteur ne laisse échapper aucune occasion d’adresser quelque reproche aux Français, ou de faire quelque réflexion désobligeante sur les choses en général, et sur les individus, de quelque classe qu’ils soient : et c’est là l'homme que l’on a fêté, recherché, et qui a reçu partout un accueil obligeant et flatteur que certes il était loin de mériter, sous quelque rapport qu’on l’envisage ! Quand donc les Français, les Parisiens sur-tout, cesseront-ils de s'enthousiasmer à tort et à travers pour ces personnages si vantés au-dehors, tandis que dans leur pays, ils sont souvent inconnus ou ignorés, ou même décriés ; pour ces artistes ou littérateurs dont tout le mérite consiste bien souvent dans une termination en i, en o ou en u ? Lorsque nous pouvons citer avec orgueil cent noms fameux dans la littérature, les sciences et les arts, pourquoi prodiguons-nous si légèrement à des étrangers qui croient bonnement que nous ne faisons que leur rendre un hommage bien légitimement dû, et que nous ne pouvons refuser à la supériorité de leurs talens ; pourquoi, dis-je, leur prodiguons-nous un encens qui devrait être exclusivement réservé à ceux de notre nation ? Conservons cette attitude noble, cette dignité, qui conviennent à un peuple qui ne reconnait de maîtres dans aucun genre ; montrons-nous affables, gais, prévenans, affectueux envers tout le monde ; que les étrangers sur-tout soient