98 LA‘GUER.RE DE 1810. néral Douay crut devoir ne plus suivre la direction de Mouzon et prendre, lui aussi, celle de Remilly. I1 était a prévoir que le 5° corps aurait pour mission de _ couvrir la marche des deux autres. Il n’était arrivé qu’à. 4 heures du matin aux environs de Beaumont; les troupes étaient absolument épuisées par une série d’engagements et de marches de nuit. . Aussi le général de Failly résolut-il de faire faire la soupe à ses hommes dans la matinée et·de ne partir que quand ils auraient mangé. Quoiqu’on sût que l’ennemi était tout près, on semble n’avoir pris aucune mesure de 'sûreté, et quand vers 1 heure et demie officiers et soldats étaient en train de prendre leur repas, des obus prussiens vinrent les faire sortir de leur quiétude. Les deux corps d'armée de l'aile droite allemande avaient dû franchir une zone boisée sur quatre colonnes absolu- ment isolées les uns des autres et par des chemins détrem- pés. En conséquence, le prince royal de Saxe avait prescrit qu’aucune d’elles ne procéderait à l’attaque avant que la I colonne la plus rapprochée ne fut prète à prendre part à la lutte. ° Les deux colonnes du IV° corps étaient parties de fort bonne heure et après un court repos elles avaient continué leur marche à 10 heures. Quand, à midi, la 8° division dé- boucha de la forêt, elle aperçut de la hauteur le camp du 5° corps français tel que nous venons de le décrire, et cela à la distance dc 800 pas. Le général de Scholer ne crut pas devoir négliger une si belle occasion de surprendre l’ennemi; d’ailleurs, celui-ci se serait bien vite aperçu de sa présence. Il s’annonça donc à coups de canon. Cette division allait, il est vrai, se voir assaillie par des forces bien supérieures. Les Français prirent immédiate-
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Apparence