Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/183

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DEVANT PARIS, JUSQU’AU 15 OCTOBRE. H5 lieue qui se trouvaient encore en leur pouvoir. Ils forti- fièrent Villejuif et étendirent leurs lignes dep11is les Hautes- Bruyères jusqu’au moulin Pichon par Arcueil, si bien que, sur ce point, les grand’gardes bavaroises durent être rame- _ nées davantage vers Bourg-la—Reine. En dehors de cela, la garnison de Paris se contenta pen- dant la première moitié du mois ·d’octobre presque tout entière de tirer le canon chaque jour. On pointait les pièces du plus fortcalibre sur les plus petits obj ets, et de la sorte on prodiguait les munitions absolument comme si l’on avait tenu a en venir à bout le plus vite possible. Quand un de 'ces énormes projectiles oblongs tombait au milieu d’une grand’garde, il y faisait, a la vérité, de terribles ravages; mais, d’une manière générale, le résultat obtenu était nul. . En faisant abstraction du fracas des détonations, auquel on s’habitua bien vite, à Versailles, d’où les habitants ne s’étaient pas enfuis, on pouvait s’imaginer être en pleine paix. Grâce a la discipline parfaite des troupes allemandes, ils pouvaient vaquer tranquillement à leurs affaires; pour les hôteliers et aubergistes, la garnison était une source de profits considérables; les gens de la campagne cultivaient en paix leurs champs et leurs jardins. A· Saint—Cloud, les appartements du château restèrent tels que la famille impériale les avait laissés, sans qu’on touchàt a rien, jus- qu’au moment où les projectiles du Mont—`Valérien tirent de ce palais charmant, avec tous les trésors d’art qu’il ren- fermait, un monceau de décombres. Le château de Meudon, j la manufacture de Sèvres et des localités tout entières des environs de Paris furent détruites par les obus fran- cais. La moitié du bois de Boulogne fut rasée de même, sans que la chose eût le moins du monde été nécessaire.