Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/190

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482 LA GUERRE DE 1870. ` victoire remportée dans des circonstances extremement difficiles. Le butin comprenait 500 fusils, 10 locomotives et 60 wagons. L’arrière-garde francaise avait perdu là elle seule 1800 hommes dans les différents engagements qu’elle livra pendant son mouvement rétrograde, mais elle avait pro- tégé avec une persévérance digne d’éloges la retraite du gros de l’armée du sud, pendant une journée entière, con- tre des forces supérieures en nombre. La veille, les Fran- cais avaient bien vite eu le dessous en rase campagne, ou l’habile direction que les généraux savent donner à leurs masses joue un si grand rôle. Dans la défense des loca- lités, par contre, les soldats n’ont besoin que de déployer du courage et de la constance, et ni l’un ni l’autre ne fai- saient défaut aux troupes francaises organisées depuis si peu de temps. _ Le lendemain, la 1'° division bavaroise occupa, sur la rive gauche de la Loire, le faubourg de Saint-Marceau, puis elle se porta en avant jusqu’à la petite rivière du Loi- ret. La 2° division de cavalerie battait la Sologne, la 4°fai- sait le service de reconnaissance sur la rive droite du fleuve, dans la direction de l’ouest. Le 15° corps français avait continué à battre en retraite jusqu'a Salbris et à Pierrefitte, en arrière de la Sauldre. Il eût certes été à désirer qu’on continuàt à poursuivre l’ennemi dans la direction de Vierzon et de Tours, afin d anéantir dans la première de ces villes de grands maga- sins d’armes et de chasser de la seconde la délégation du gouvernement. Cependant, il n’était pas permis de perdre de vue que, à la vérité, l’armée française avait succombé à Artenay, mais que, favorisée pas la configuration du ter- ` rain, elle s’était soustraite à la défaite en se retirant. Le