Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/202

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194 LA GUERRE DE 1870. mais leurs chefs, qu’on connaissait pourtant, ne furent nullement inquiétés. ` Dès le 31 octobre les masses populaires remplissaient de nouveau les rues de leurs cris. Le général Trochu ayant défendu aux soldats du poste de l’Hôtel de Ville de faire usage de leurs armes, les émeutiers y pénétrèrent. Les membres du gouvernement se trouvèrent être leurs prison- niers jusqu’au soir, ou quelques bataillons restés fidèles vinrent les délivrer. . M. Thiers, de retour de son voyage, au cours duquel il n’avait rien pu obtenir des cabinets européens, jugea le moment venu de renouer les négociationsaVersailles. On y était encore disposé à accorder un armistice, mais la con- dition posée par le négociateur français — le ravitaille- ment de Paris — ne pouvait être acceptée et, dès lors, les hostilités furent reprises. Précisément a ce moment-là, c’est-à-dire vers la fm du mois d’octobre, les affaires sur la Moselle avaient pris une tournure telle que la situation tout entière allait en être modifiée. En échangeant les prisonniers allemands contre des Fran- çais qui avaient assisté a la bataille de Sedan, la garnison et la population de Metz avaient été mises au courant de la défaite de l’armée de Châlons. Mais le marechal Bazaine déclara que l’armée du Rhin n’en continuerait pas moins a défendre le pays contre l’ennen1i du dehors etl'ordre contre les passions mauvaises. Cette fin de phrase, il est vrai, pouvait recevoir des interprétations très différentes l’une de l’autre. La diplomatie allemande n’était pas fàchée qu’il existàt en France, en dehors du gouvernement de Paris qui, mal- gré sa faiblesse, élevait des prétentions exorbitantes, un