Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/203

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PRISE DU BOURGET. 195 autre pouvoir avec lequel on pût peut-être s’entendre sur les conditions auxquelles on mettrait fin à la guerre. Aussi l’etat—major allemand accorda-t-il à un homme, qui se don- nait pour émissaire de la famille impériale exilée, l’auto— risation de pénétrer dans Metz. Comme il ne put pas prou- ver au maréchal qu’il avait réellement qualité pour entrer en pourparlers avec lui, le général Bourbaki fut autorisé à traverser les avant-postes pour se rendre à Londres; mais là, l’impératrice Eugénie refusa de compliquer davantage encore, par son intervention, la situation déjà si difücile où se trouvait la France. Le général alla de là à Tours, ou il se mit à la disposition du gouvernement de la Défense . nationale. Pour le moment, l’armée enfermée dans Metz restait, et cela depuis la journée de Noisseville, dans une inaction absolue. . Au début ils’était trouvé dans la place trois mois et demi de vivres pour les 70000 habitants, chiffre qu’avait atteint la population par suite de l’entrée en ville des campa- gnards ayant 1`ui leurs villages, et cinq mois de vivres pour la garnison réglementaire, tandis que l`armée du Rhin n’en avait que pour quarante et un jours et des rations d’avoine pour vingt-cinq jours seulement. A la vérité, on compléta les approvisionnements, pour les troupes, _en achetant des vivres aux bourgeois ample- ment pourvus ; mais, bientôt, on dut diminuer les rations_ de pain et tuer des chevaux pour fournir de la viande aux soldats, si bien que la plupart des régiments de cavalerie n’avaient plus que deux de leurs escadrons montés. D’ailleurs, les Allemands avaient aussi à lutter avec de grandes difficultés pour fai1·e vivre leurs 197 326 hommes et leurs 33136 chevaux. La peste bovine venait d’éc1ater en