Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/25

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teindre en temps opportun le champ de bataille : on perdit le contact avec l’ennemi qui battait en retraite dans la direction de l’ouest.

Ne sachant pas de quel côté s’avanceraient de nouvelles forces françaises, la troisième armée se porta en avant, le 5 août, sur des routes divergentes, aussi bien dans la direction de Haguenau que dans celle de Reichshoffen. Cependant la marche en avant fut restreinte de façon qu’il fût possible de concentrer les corps en une faible journée de marche. Le prince royal avait l’intention d’accorder, le lendemain, un jour de repos aux troupes, afin de les mener à l’attaque de l’ennemi, dès qu’il serait parvenu à se rendre un compte exact de la situation.

Mais, dès le soir, les Bavarois à l’aile droite et le Ve corps sur le front, eurent le contact avec l’ennemi, et cela vigoureusement. On constata la présence de forces françaises considérables derrière la Sauer. Il était permis de supposer que le maréchal de Mac-Mahon avait attiré à lui, de Strasbourg, le 7e corps ; mais ce qu’on ne savait pas, c’était s’il comptait opérer sa jonction avec le maréchal Bazaine par Bitche ou accepter la bataille à Wœrth une fois qu’il se serait assuré sa ligne de retraite par la route qui conduit à ce fort. De plus, il était possible qu’il prit lui-même l’offensive, et le prince royal, afin de disposer, en vue de toutes les éventualités, de forces suffisantes, voulut, au préalable, concentrer l’armée à Soultz, le 6 août. Le IIe corps bavarois reçut en outre la mission spéciale d’envoyer une de ses divisions pour observer l’ennemi dans la direction de Bitche, tandis que l’autre, au cas où l’on entendrait le canon du côté de Wœrth, se porterait sur la rive occidentale de la Sauer, dans le flanc de l’ennemi qui aurait pris l’offensive.