Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/24

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encore de résister à un assaut. Mais bientôt les deux corps prussiens eurent franchi la Lauter, en aval de la ville. Afin de tourner l’aile droite de l’ennemi, le général de Bose fit avancer le XIe corps sur le Geisberg, tandis que le général de Kirchbach se portait en avant avec le Ve contre le front de la position ennemie. Dans l’intervalle, 30 pièces de canon avaient été mises en batterie contre la gare de Wissembourg. Celle-ci puis la ville furent enlevées après des engagements sanglants.

À 10 heures, déjà le général Douay, voyant sa ligne de retraite sérieusement compromise par le mouvement des Prussiens dans la direction du Geisberg, avait donné à sa division l’ordre de se retirer. Afin de rendre possible cette retraite, les Français firent aux Prussiens la résistance la plus opiniâtre dans le château de Geisberg, fort susceptible d’être vigoureusement défendu. C’est en vain que les grenadiers du 7e régiment (régiment du Roi) donnèrent l’assaut à cette position : ils subirent des pertes fort graves. La garnison ne se rendit que quand on fut parvenu, au prix des plus grands efforts, à amener de l’artillerie sur la hauteur.

La division française avait attiré sur elle trois corps d’armée allemands ; elle était parvenue à effectuer sa retraite après avoir fait à l’ennemi une résistance vigoureuse. Ses pertes étaient nombreuses et la retraite se changea en débandade. Son brave chef était tombé au cours de l’engagement. De leur côté les Allemands avaient subi des pertes relativement considérables : 91 officiers et 1460 hommes. Le général de Kirchbach avait été blessé au premier rang.

La 4e division de cavalerie, s’avançant sur un front de 30 kilomètres, s’était croisée avec de nombreuses colonnes d’infanterie ; de là un retard qui ne lui permit pas d’at -