BATAILLE DU MANS. 363 avaient besoin d’un peu de repos. Les directives du grand quartier genéral prescrivaient de ne pas étendre les opéra- tions au delà d’une certaine mesure et, de plus, il pouvait se faire qu’on eût besoin sous peu de la deuxième armée sur la Seine et sur la Loire. Aussi le prince Frédéric- Charles résolut-il de n’envoyer à la suite de l’ennemi bat- _ tant en retraite que des détachements peu considérables. Pour que l’on pût assigner à chacun des corps français une route différente en vue de la retraite sur Alençon, il fallait que deux d’entre eux marchassent d’abord dans la direction de l’ouest. Dès le soir du dernier jour de bataille, les 16* et 17* corps se mirent en route, protégés par leurs arrière-gardes pour gagner, celui—là Chaulfour sur la route de Laval, celui-ci Conlie sur celle de Mayenne. Le 19*, res- tant sur la rive gauche même de la Sarthe, se rallia à Ballon. De ces trois points on voulait battre en retraite dans la direction du nord. Le général Chanzy espérait pouvoi1· se porter au secours de la capitale assiégée, en passant par Evreux. De la sorte, il lui eût fallu décrire un vaste arc de cercle sur la corde duquel les Allemands l’eussent facilement prévenu et, dans l`état ou se trouvaient ses troupes, elles eussent été anéanties, combattant cette fois-ci dans un terrain ou les trois armes auraient produit leur plein effet. En outre, l’armée battue au Mans se voyait déja refoulée depuis la Sarthe vers l’ouest. Le 13, a midi, après qu’on eut fait aux troupes une dis- tribution de vivres et de fourrages, le général de Schmidt se mit en marche avec 4 bataillons, 11 escadrons et 10 pièces, et, apres avoir soutenu un engagement de peu d’impor- tance, il atteignit (lhauffour. Le XIII* corps se porta sur la Sarthe, la 17* division établissant ses avant-postes de l’autre côté de la Sarthe, à Neuville, et la 22* délogea
