Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/379

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BATAILLE DE BAPAUME. 371 Derroja chercha à gagner du terrain en passant par Tilloy; mais la une résistance sérieuse lui fut opposée par le ha- taillon de chasse11rs et deux batteries envoyées de Peronne. En méme temps, 24 pièces, appartenant aux batteries qu’on avait amenées en arrière de Bapaume, ouvrirent le feu sur les colonnes françaises qui avançaient et qui, à 3 heures et demie, durent rétrograder de l’autre côté de la route d’Al- bert. Mais bientôt elles revinrent à la charge et cette fois- ci elles purent pénétrer dans Tilloy. Toutes les batteries les plus rapprochées dirigèrent alors leur feu sur ce vil- lage. Le général de Mirus,`qui avait été laissé a Miraumont quand la 3° division de cavalerie s’était portée en avant, ne voyant pas d’ennemi devant lui et entendant le canon de Bapaume, s’avança de l’ouest pour tenter une nouvelle attaque, tandis que le général de Strubberg se portait en avant depuis la ville méme. Mais les Français n’attendirent pas d’être attaqués ; ils furent également délogés du fau- bourg et d’Avesnes. Les divisions françaises passèrent la nuit a Grévillers, Bihucourt, Favreuil et Beugnàtre, entourant de la sorte Bapaume de trois côtés. La journée avait coûté aux Allemands 52 officiers et 698 hommes, aux Français 53 officiers et 2066 hommes. Mais le VIll° corps n’était parvenu à tenir tète aux atta- ques des Français, bien supérieurs en nombre, qu’en met- tant en ligne absolument toutes ses forces disponibles. On n’avait pas pu procéder au remplacement des munitions, et le général de Gœben résolut d`aller se battre derrière la Somme. On avait déja commencé lé mouvement de retraite quand les patrouilles annoncèrent que l`ennemi aussi éva- cuait les localités les plus rapprochées. Les troupes françaises, peu aguerries encore, avaient