PRISE DE PÉRONNE. 375 la mettaient à l'abri d’un coup de main; au demeurant, des hauteurs la commandaient de toute part, à petite distance. Malgré cela, le feu ouvert par 58 pièces de campagne n’avait pas produit grand effet, d’autant plus qu’elles du- rent bientôt cesser le tir, les munitions étant épuisées. Puis on canonna la ville avec des pièces françaises prove- nant d’autres places de guerre, encore sans résultat aucun. La place tirait sans discontinuer, et la garnison, forte seu- lement de 3500 hommes, tenta meme des sorties. Le jour de la bataille de Bapaume, une partie du corps d’investissement dut, comme nous l’avons vu plus haut, marcher au secours du VllI° corps et, comme l’issue de la journée semblait douteuse, il fallut prendre des disposi- tions afin de mettre en lieu sûr le matériel de siège. Les troupes qui étaient restées devant Péronne se tenaient prêtes à partir et une partie des pièces de gros calibre fut retirée des emplacements. Mais la garnison attendit sans rien entreprendre. Deux jours plus tard, arrivait un parc de siège de 55 pièces de gros calibre, constitué à. la Fère. Un deuxième, com- prenant 28 pièces francaises venant de Mézières, était , encore en route. Toutes les dispositions en vue du siège en règle étaient prises quand enfin, le 8, arriva un convoi considérable de munitions et le commandant de la place fut invité à cesser une résistance devenue absolument inutile. ` · Le 10 janvier le général de Barnekow entrait dans cette place abondamment pourvue d’armes, de munitions et de vivres. La garnison fut prisonnière de guerre. Le 7 janvier, Sa Maj esté le Roi avait appelé le général de Manteuffel sur un autre théâtre d’opérations et confié le
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