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Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/454

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446 LA GUERRE DE 1870. I la division Crémer formant l`arrière-garde. L’0gnon eût pu constituer une protection naturelle pour le flanc droit de l’armée française et l’ordre avait été donné de détruire tous les ponts; mais, comme nous l’avons vu plus haut, on n’y avait pas donné suite. Le 21, les 15** et 20* corps étaient arrivés aux environs de Baume-les—Dames`et le 18* avait atteint Marchaux, et c’est I dans cette position, avec Besançon sur ses derrières, a très petite distance, que le général Bourbaki voulait voîr venir l’ennemî. Afin de concentrer davantage encore ses forces, il donna l’ordre au commandant de la place d’envoyer en avant sur Blamont tous les bataillons de garde mobile dont il pourrait se passer afin de relever sur ce point le 24** corps. En effet, il était arrivé quelque temps aupara- vant neuf bataillons de garde nationale mobilisée à Besan- çon. Ils eussent pu être employés à combler les vides, mais il se trouva qu’ils étaient armés de fusils Entleld pour les- quels la place n’avait pas de cartouches. Des lors, ce n’étaient plus que des bouches inutiles et le général Rolland les _ avait simplement renvoyés. L’intendant général déclara qu’il lui était impossible de fournir plus longtemps des vivres à l’armée; mais ce qui combla la mesure, ce fut la nouvelle qui arriva ce jour-la que, non seulement la ligne de l’0gnon était perdue, mais que l’ennemî avait méme franchi le Doubs. Dans ces circonstances, le général en chef français se décida à continuer la retraite sur Besançon et à passer près de cette ville sur la rive sud du Doubs, afin de n’étre pas réduit à livrer bataille ayant la rivière a dos. Les con- vois de l’armée partirent dans la nuit méme. Mais avant tout le 15* corps reçut l`ordre de faire occuper Quingey par une division tout entière et de tenir à tout prix sur cette