Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/458

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q 450 LA GUERRE DE 1870. · Faisant ime marche de flanc, il passa devant le front de l’ennemi et atteignit le 20, à H heures, la route de Langres à la ferme de Valmy. Après que son avant-garde eut dispersé ~ un détachement de gardes mobiles sur cette route, il se porta en avant, avec ses deux batteries, contre le village de Pouilly, entonré de murs et fortement occupé. Sur ce point, comme d’ailleurs c’était le cas la plupart du temps, quand il s’agissait de défendre des lieux d’habitation et des bâtiments, les Français opposerent une résistance des plus opiniàtres. Le 6i° régiment dut prendre d’assaut les mai- sons ime à ime, et les défenseurs, fort nombreux, du châ- teau, qui s’étaient réfugiés dans les étages supérieurs, ne consentirent »à se rendre que quand les Allemands eurent . mis le feu au bâtiment. Débouchant de la localité, les Allemands trouvèrent l’en- nemi déployé, derrière une position retranchée entre Talant transformé en fort et ime grande fabrique située sur la route. Ils durent s’arrèter jusqu’à ce que le reste du régiment fût arrivé de la ferme de Valmy. Sur quelques points on refoula les défenseurs jusque dans le faubourg. On s’était rendu compte que toutes les forces ennemies se trouvaient à Dijon; dès lors, le but de l’opératîon était atteint; malheureusement, on s’obstina à vouloir enlever la fabrique, grande bâtisse que l’infanterie était incapable de prendrea elle seule, et il se produisit alors un épisode fort regrettable. · L’officier supérieur et les capitaines étant tués ou blessés, un lieutenant en premier, dont le cheval avait été tué et qui lui-méme était blessé, avait pris le comman- dement du 2° bataillon. Quand la 5° compagnie, forte seu- lement de 50 hommes, déboucha de la carrière voisine, elle fut accueillie par une grêle de projectiles venus de