Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/488

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480 LA GUERRE DE 1810. combattre le fort des Barres. Il va de soi que dans cette situation, et le mauvais temps aidant, l’état sanitaire des troupes était de moins en moins satisfaisant. Il arrivait fréquemment que les bataillons ne pouvaient faire prendre les armes qu’à. 300 de leurs hommes. Malgré tout, l‘artillerie de l`assaillant avait incontesta- blement pris le dessus sur celle du défenseur et, en dépit ` de tous les obstacles, les sapes avaient atteint le bord du fossé des Perches. D Le 8 février à. 1 heure du soir, le capitaine Roese fit jeter des gabions de sape dans le fossé des Hautes-Perches, il y sauta avec cinq pionniers et, taillant vivement des marches dans l’escarpe, il gravit le parapet. La garde de tranchée le suivit immédiatement, mais on ne trouva plus qu’un petit nombre de Francais dans les traverses pare-éclats. La si- tuation des troupes défendant les forts était en effet devenue des plus critiques. Qu’elles voulussent remplacer les mu- nitions ou chercher de l'eau à l’étang de Vernier et faire la soupe à. l’intérieur de l’ouvrage, elles ne pouvaient faire tout ` cela qu’exposées au feu del’ennemi.Aussi le colonel Denfert avait d’ores et déjà donné l’ordre de mettre le matériel en ` sûreté. Les pièces dont les afîûts supportaient encore le transport furent enlevées, à l`insu de Dassiégeant, et dans chacun des forts on ne laissa qu’une compagnie avec lïor- ‘ dre de se retirer, en cas d’attaque, en faisant feu sur l’en- nemi. En effet, on ne trouva dans l’ouvrage completement _ démoli que des affûts brisés et quatre bouches à feu hors d’état de servir. On l’organisa immédiatement pour la dé- fense, face à la place; mais celle-ci ouvrit à 3 heures un feu d’une telle violence sur la position qu’elle venait de perdre, que les travailleurs durent aller s’abriter dans les fossés.