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premier bataillon perdit tous ses officiers ; le drapeau, à mesure que celui qui le portait était frappé, passait dans la main d’un autre, et le général de brigade de Dœring[1] tomba lui-même, atteint d’une blessure mortelle. Le général de Stülpnagel se porta de sa personne dans la ligne de tirailleurs la plus avancée afin d’enflammer le courage de ses hommes en leur adressant des paroles d’encouragement. En même temps le général de Schwerin[2] réunissait autour de lui les débris de ses troupes privées de leurs chefs et, soutenu par un détachement du Xe corps venu de Novéant, il se maintenait sur la hauteur de Flavigny, d’où les Français alors se retirèrent.

Dans la supposition que les Français avaient d’ores et déjà commencé leur mouvement de retraite, on avait donné pour instruction à la 6e division de s’avancer par Mars-la-Tour sur Étain, afin de barrer le chemin à l’adversaire également sur la route la plus septentrionale menant à Verdun.

Mais, arrivées sur la hauteur de Tronville, d’où l’on pouvait embrasser d’un coup d’œil la situation telle qu’elle était en réalité, les deux brigades de cette division firent un quart de conversion à droite vers Vionville et Flavigny. L’artillerie prit les devants et établit une ligne puissante qui, par ses feux, prépara l’attaque qui allait avoir lieu, et, en dépit des grandes pertes qu’elle éprouva, la 11e brigade[3] s’empara de Vionville à 11 heures et demie. De cette localité et d’un point situé plus au sud, elle procéda, de concert avec la 10e brigade, à l’attaque de Flavigny, incendié par les projectiles de l’artillerie.

Au cours de cette opération, les différents corps

  1. Commandant la 9e brigade (5e division). (N.d.T.)
  2. Commandant la 10e brigade (5e division). (N.d.T.)
  3. La première de la 6e division. (N.d.T.)