Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/68

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rent prises entre les feux violents de l’artillerie et de l’infanterie ennemies, ouverts de deux côtés à la fois. La garde impériale avait à elle seule établi sur le bord opposé de la vallée 54 pièces qui prenaient les batteries prussiennes en flanc. Pendant que celles-ci se voyaient contraintes de retourner dans la position qu’elles occupaient précédemment, deux brigades de la 6e division de cavalerie se portèrent en avant. Mais c’est à peine si, par suite de l’obscurité, elles purent distinguer l’objectif de leur attaque ; elles essuyèrent une fusillade des plus vives et rétrogradèrent en éprouvant des pertes graves.

La lutte ne prit totalement fin qu’à 10 heures du soir. Elle avait coûté 16 000 hommes à chacune des deux parties adverses. Aucune d’elles ne put songer à poursuivre l’autre. Les Allemands ne recueillirent les fruits de leur victoire que dans les conséquences qu’elle comportait. Leurs troupes épuisées par une lutte de douze heures campèrent sur le terrain conquis, tout imprégné du sang des combattants, à fort peu de distance de la position occupée par les Français.


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Les corps de la deuxième armée qui n’avaient pas pris part à la bataille avaient ce jour-là continué leur marche dans la direction de la Meuse. À l’aile gauche, l’avant-garde du IVe corps avait été portée en avant jusque vers Toul. Cette place forte interceptait une ligne de chemin de fer fort importante en vue des opérations ultérieures ; on prétendait qu’elle n’avait qu’une faible garnison et l’on voulut essayer de l’enlever par un coup de main. Mais on dut constater bien vite que le bombardement de