Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bientôt soutenir le IXe corps. Le XIIe devait pour l’instant rester posté à Jarny.

Mais un peu plus tard il arriva des rapports qui permettaient d’admettre que le IXe corps n’irait pas donner sur l’aile droite des Français, mais bien au contraire en plein dans leur front. En conséquence, le prince général en chef décida que le corps attendrait, pour commencer l’attaque, que la garde royale prît part à la lutte depuis Amanvillers. Le XIIe corps également reçut l’ordre d’avancer afin de se porter à Sainte-Marie-aux-Chênes.

Mais pendant que l’on procédait à la rédaction de ces ordres, on entendit les premiers coup de canon, à midi, du côté de Vernéville.

D’ailleurs les deux corps de l’aile gauche s’étaient, de leur propre initiative, mis à marcher dans la direction de l’est et le IIIe corps prit la même direction, en arrière du IXe, près de la ferme de Caulre.

Le général commandant en chef ce dernier corps, de Manstein, avait aperçu, depuis Vernéville, un camp français établi à Amanvillers, où il était visible que personne ne se préoccupait le moins du monde de l’ennemi. Du point où il se trouvait, il ne pouvait pas voir qu’à gauche étaient postées des masses de troupes considérables, à Saint-Privat. Il s’imagina donc avoir en face de lui l’aile droite ennemie et résolut d’agir conformément aux instructions qui lui avaient été données en premier lieu et de surprendre l’ennemi en l’attaquant subitement. Huit de ses batteries engagèrent la lutte.

Mais en peu d’instants les troupes françaises eurent gagné les positions qu’elles avaient préparées. Ce corps qui venait attaquer isolément devait naturellement attirer sur lui, non seulement les feux du corps ennemi qu’il