Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/83

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sive et refoulèrent jusqu’à la lisière du bois les petits détachements sans officiers couchés dans le terrain découvert.

Mais là s’arrêta le retour offensif, et tout un corps d’armée intact se tenait encore à la disposition du général de Steinmetz.

Le IIe corps, le dernier que le chemin de fer eût amené sur le théâtre de la guerre, avait, à marches forcées, à la suite de l’armée, avancé en pays ennemi, sans avoir pu, jusqu’à ce jour, prendre part aux luttes qu’elle avait soutenues. Parti à 2 heures du matin de Pont-à-Mousson, le corps avait marché par Buxières et Rezonville et était arrivé le soir au sud de Gravelotte. Les Poméraniens manifestaient le plus vif désir d’en venir aux mains avec l’ennemi sans attendre le lendemain.

Le chef de l’état-major général qui se trouvait sur les lieux eût plus sagement agi s’il n’avait pas autorisé le IIe corps à se porter en avant à une heure si avancée, pour attaquer l’ennemi. Une troupe solide absolument intacte eût peut-être été nécessaire le lendemain, tandis que ce soir-là il n’était guère permis d’admettre qu’elle frapperait le coup décisif qui eût totalement changé la face des choses.

Se portant vivement en avant par Gravelotte, les premiers bataillons du corps d’armée arrivèrent jusqu’aux carrières et à quelques centaines de pas seulement du Point-du-Jour. Ceux qui suivaient se virent bien vite engagés dans la mêlée entre l’ennemi et les fractions de troupes qui étaient établies au sud de Saint-Hubert et la marche en avant sur la ferme de Moscou ne fut pas continuée. Il faisait sombre au point qu’on ne distinguait plus les ennemis des troupes amies et l’on dut cesser le feu. Mais la fusil-