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Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/111

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changé mon itinéraire, j’irai en Italie d’abord, voir la tombe de maman ; le mois prochain, je serai à Vienne pour un bout de temps ; puis Pétersbourg… Je reviendrai par Berlin, où je veux passer quelques semaines, pour travailler avec Harrach. J’arriverai à Paris en avril… peut-être…

— Comme c’est long ! Écriras-tu, au moins ?

— Oui.

— Merci, Léo. Tu m’as pardonné, dis ? Tout à fait ?

— Non. Mais je suis repincée par l’illusion ; on est bête… Sans doute, quand je cesserai de voir tes yeux, et cet air d’oiseau malade que tu as si tu sens qu’on va te juger, je reprendrai mon bon sens… mais enfin… Dis-moi, ton mari ne trouve pas d’inconvénients à nos relations ? il ne t’a pas conseillé…

— Lui ! Grands dieux ! Mais il t’adore ! Pourquoi prends-tu l’air fâché ?

— Moi, non ? Comment !… Je n’ai pas l’air fâché… Pourquoi serais-je fâchée ? à quel propos ?

— Tiens, voilà ton ami… notre ami…

Erik Hansen s’approcha, elle lui tendit la main.

— Léo me navre avec ses voyages extravagants, dit-elle. Savez-vous qu’elle ne doit venir à Paris qu’en avril ? Elle m’a réservé cette jolie nouvelle pour le coup de la fin… Et vous ? Qu’allez-vous faire ? Ne serez-vous pas là avant elle ? Si vous m’abandonnez tous les deux, je ne saurai quoi devenir.

— Oh ! si, madame !

— Non, non, et non ! J’ai besoin de vous. Je compte absolument sur votre amitié. Je voudrais tant être sûre que vous aussi vous comptez sur la mienne !