Aller au contenu

Page:Vontade - La Lueur sur la cime.pdf/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans l’occasion, il n’y manquerait pas, et son estime de lui s’augmentait de l’apaisante certitude qui lui en était venue, rien qu’à regarder les yeux gais et fiers, l’allègre tournure d’André.

— Pas de visites, ce soir ? dit-il, lorsqu’il considéra le sujet de l’attentat comme épuisé.

— Léo, un instant… Elle est allée voir quelqu’un et devait revenir… Même, je suis étonnée qu’elle ne soit pas là encore… Nous voulions faire de la musique.

— Que raconte-t-elle de neuf, cette belle personne ?

— Mais… rien.

— Dites-moi, est-ce que vous vous aimez toujours autant ?

— Sans doute ! Quelle raison y aurait-il ?…

— Aucune. Il me semblait seulement que vous la voyiez moins. Alors, je pensais que vous pouviez vous être un peu lassée de son agrément. Je m’étonne toujours de votre endurance à supporter ses… conseils.

— Elle m’en donne moins, depuis quelque temps. Mais, vous aussi, vous supportez qu’elle vous apprenne ce que vous devez faire !

— Oh ! moi, ça m’amuse à l’extrême ! Elle a une vue si étrange des gens, et tant d’illusions baroques sur elle-même ! Vous êtes bien de mon avis, n’est-ce pas ? c’est le plus beau type de passionnelle !… Alors ces façons qu’elle a…

Jacqueline regarda la pendule.

— Mais c’est seulement la passion amour, qu’elle méprise, dit-elle ; quant aux autres, manie de domination, charité, colère, elle les pratique avec une assez belle énergie.

— Voyons, Jacquelinette, vous ne pensez pas sin-