Page:Voragine - Légende dorée.djvu/251

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et par les honneurs, excitait le peuple contre lui. Et comme plusieurs s’efforçaient de le contraindre à quitter la ville, l’un d’eux, plus mal avisé que les autres, loua une maison tout contre l’église et y tint prêt un char à quatre chevaux, de façon à pouvoir emmener au plus vite l’évêque quand, avec l’aide de Justine, il serait parvenu à s’emparer de lui. Mais Dieu voulut que, le jour où cet homme avait espéré emmener saint Ambroise hors de Milan, ce fut lui-même qui dût partir pour l’exil sur son quadrige. Et Ambroise, rendant le bien pour le mal, s’occupa de pourvoir à son entretien.

Certain hérétique, homme acharné à la discussion et très difficile à convertir, comme un jour il entendait prêcher saint Ambroise, vit un ange qui lui soufflait à l’oreille les paroles de son discours. Ce que voyant, cet homme se mit à défendre la foi qu’il attaquait.

III. Il y avait à Milan un sorcier qui conjurait les démons et les envoyait vers Ambroise pour le tourmenter ; mais les démons, revenant vers lui, déclaraient tous qu’ils ne pouvaient s’approcher ni d’Ambroise, ni de sa maison, parce qu’un feu terrible entourait tout cet édifice, si bien que, même à distance, ils en sentaient la brûlure. Un autre démon, qui s’était emparé de l’esprit d’un homme, sortait de l’esprit de cet homme toutes les fois que celui-ci entrait à Milan, et reprenait possession de lui toutes les fois que l’homme sortait de la ville. Interrogé sur les motifs de sa conduite, ce démon répondit qu’il avait peur de se trouver en contact avec saint Ambroise. Il y eut aussi un homme qui, à l’instigation de Justine, entra de nuit dans la chambre du saint pour le poignarder ; mais au moment où il levait le bras, prêt à frapper, son bras se trouva soudain desséché.

Les habitants de la ville de Thessalonique s’étaient rendus coupables envers l’empereur ; et celui-ci, sur la prière d’Ambroise, leur avait d’abord pardonné ; mais ensuite, excité par la malice de ses courtisans, il avait fait mettre à mort plusieurs des habitants de la ville. Ambroise, dès qu’il l’apprit, interdit à l’empereur l’accès de son église. Et comme Théodose lui disait que le sage