Page:Voragine - Légende dorée.djvu/257

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as-tu faite après un tel crime ? » Et l’empereur lui dit : « C’est à toi de l’imposer, à moi d’obéir ! » Et il fit pénitence publique jusqu’à ce que son excommunication fût levée. Plus tard, étant entré dans l’église, il pénétra dans le chœur, mais Ambroise lui demanda ce qu’il venait y faire, et comme il répondait qu’il était venu pour assister au saint sacrifice, Ambroise lui dit : « Ô empereur, le chœur de l’église est réservé aux seuls prêtres. Retire-toi donc d’ici, et va rejoindre le reste des fidèles dans la nef : car la pourpre fait de toi un empereur, mais nullement un prêtre ! » Et l’empereur obéit aussitôt. Et comme, de retour à Constantinople, il se tenait dans la nef de la cathédrale, l’évêque lui fit dire d’entrer dans le chœur ; mais Théodose s’y refusa, disant : « Je sais maintenant, grâce à Ambroise, la différence qu’il y a entre un empereur et un prêtre. »

En septième lieu, saint Ambroise peut être cité comme modèle pour la sainteté de sa doctrine : car sa doctrine est si pleine de profondeur que saint Jérôme a pu dire de lui, dans ses Douze Docteurs : « Toutes les phrases de saint Ambroise sont des colonnes de la foi et de toutes les vertus. » Et saint Augustin ajoute que « les adversaires eux-mêmes n’ont jamais osé reprendre la doctrine d’Ambroise, ni le sens très pur qu’il a eu des Livres Saints ». Et telle était l’autorité de saint Ambroise que, pour tous les auteurs du temps, chacune de ses paroles faisait foi. Dans sa lettre à Janvier, Augustin raconte que, sa mère, s’étonnant de ce que l’on ne jeûnât pas à Milan le jour du sabbat, en demanda la cause à Ambroise, qui lui dit : « Quand je vais à Rome, je jeûne le jour du sabbat. Et de même toi, lorsque tu te trouves dans un diocèse, fais en sorte d’en suivre les usages, si tu ne veux scandaliser personne, ni être scandalisée par personne ! » Et Augustin ajoute que, depuis lors, après avoir beaucoup réfléchi à ces paroles, il en est venu à les tenir pour un oracle céleste.

La vie et la passion des saints Tiburce et Valérien, — que l’église fête également le 4 avril, — se trouveront racontées dans l’histoire de sainte Cécile.