Page:Voragine - Légende dorée.djvu/350

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donc Simon du lit, et aussitôt le mort reprit son immobilité. Mais alors Pierre, se tenant à distance, et ayant prié, dit : « Jeune homme, au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche ! » Et aussitôt le mort, ressuscité, se leva et marcha. Sur quoi le peuple voulut lapider Simon. Mais Pierre dit : « Il est suffisamment puni, en ayant à reconnaître la défaite de ses artifices ! Et notre Maître nous a enseigné à rendre le bien pour le mal. » Et Simon : « Sachez, Pierre et Paul, que, malgré votre désir, je ne daignerai pas vous accorder la couronne du martyre ! » Et Pierre : « Puissions-nous obtenir ce que nous désirons ; mais toi, puisses-tu n’avoir que du mal, car toutes tes paroles ne sont que mensonges ! »

Alors Simon se rendit à la maison de son disciple Marcel et lui dit, après avoir attaché un grand chien à sa porte : « Je verrai bien si Pierre, qui a l’habitude de venir te voir, pourra désormais entrer chez toi ! » Et Pierre, lorsqu’il vint chez Marcel, d’un signe de croix détacha le chien, qui, depuis lors, se mit à caresser tout le monde à l’exception de Simon, qu’il étendit à terre et voulut étrangler. Il l’aurait étranglé si Pierre, accourant, ne lui avait défendu de lui faire aucun mal. Et, en effet, le chien ne toucha plus au corps de Simon, mais il déchira tous ses vêtements. Et là-dessus le peuple, mais surtout les enfants, se mirent à poursuivre le magicien, qu’ils chassèrent hors de la ville comme un loup. De telle sorte que Simon, tout honteux, n’osa point se montrer pendant une année entière ; et son disciple Marcel, convaincu par ces miracles, devint désormais le disciple de Pierre.

Mais, plus tard, Simon revint à Rome et rentra en faveur auprès de Néron. Un jour, il convoqua le peuple, et déclara que, gravement offensé par les Galiléens, il allait abandonner la ville, que jusqu’alors il avait protégée de sa présence : ajoutant qu’il allait monter au ciel, puisque la terre n’était plus digne de le porter. Donc, au jour convenu, il monta sur une haute tour, ou, suivant Lin, sur le Capitole ; et, de là, il se mit à voler