Page:Voragine - Légende dorée.djvu/446

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saint Dominique. Le lendemain, au chant du coq, l’enfant ouvrit les yeux et dit à son père ; « D’où vient, mon père, que tu aies le visage si creusé et pâli ? » Et le père : « C’est l’effet de mes larmes, mon fils, parce que tu étais mort et que je restais seul, privé de toute joie ! » Et l’enfant : « Sache donc, mon père, que saint Dominique, ayant pitié de ton chagrin, a obtenu, par ses mérites, que je te fusse rendu ! »

V. Dans la même province de Hongrie, une dame qui se préparait à faire célébrer une messe en l’honneur de saint Dominique ne trouva point de prêtre dans l’église, à l’heure où elle vint. Alors elle enveloppa dans un linge les trois cierges qu’elle avait préparés, les posa dans un vase, et sortit pour un moment. Quand elle revint, les trois cierges étaient allumés à l’intérieur du linge ; et ils se consumèrent sans que le linge en eût la moindre brûlure.

VI. Un étudiant de Bologne, nommé Nicolas, souffrait si cruellement d’une maladie des reins qu’il ne pouvait se lever de son lit et que sa cuisse gauche était desséchée. Il invoqua l’aide de saint Dominique, et, soudain, ayant entouré sa cuisse d’un filament de cierge, il se trouva guéri au point de pouvoir se rendre, sans béquilles, au tombeau du saint. Et innombrables sont les autres miracles que Dieu fit, dans la même ville, par l’entremise de son serviteur Dominique.

VII. En Sicile, dans la ville de Palerme, une jeune fille souffrait de la pierre. Sa mère la recommanda à saint Dominique. Et, la nuit suivante, le saint apparut à la jeune fille, lui posa dans la main la pierre qui la faisait souffrir, et disparut. La jeune fille se réveilla guérie ; et sa mère porta la pierre miraculeuse au couvent des frères, où l’on s’empressa de la suspendre devant l’image de saint Dominique.

VIII. Dans la même ville, pendant la fête de la Translation de saint Dominique, des femmes qui revenaient de l’église virent une autre femme qui filait, assise devant sa porte. Elles lui reprochèrent charitablement de ne point s’abstenir de travail servile pendant la fête d’un