Page:Voragine - Légende dorée.djvu/495

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sur des tablettes de cire, pour leur demander de prier tous pour lui, afin que le Seigneur apaisât sa souffrance. Puis, en leur compagnie, il fléchit les genoux, pria et aussitôt fut guéri. Il demanda aussi par lettre à saint Ambroise de lui indiquer ce qu’il devait lire des Livres Saints, pour devenir plus apte à la foi chrétienne. Ambroise lui recommanda le prophète Isaïe, à cause de la façon dont s’y trouvent prophétisés l’Évangile et la vocation des gentils. Et comme Augustin, d’abord, ne comprenait point le vrai sens du livre, Ambroise lui dit de le relire plus tard, quand il serait plus exercé dans la lecture des Livres Saints.

Enfin, à l’approche de Pâques, Augustin, alors âgé de trente ans, reçut le baptême, en compagnie de son fils Adéodat, enfant plein d’intelligence, qu’il avait enfanté pendant qu’il était encore païen et philosophe. Et son ami Alipe se fit baptiser le même jour. Ce jour-là, Ambroise s’écria : Te Deum laudamus ! Augustin répondit : Te Dominum confitemur ! Et ainsi, se répondant l’un à l’autre, ils composèrent jusqu’au bout cette hymne, ainsi que l’atteste Honorius dans son Miroir de l’Église.

Confirmé désormais dans la foi catholique, il abandonna tout l’espoir qu’il avait mis dans le siècle, et se retira notamment des écoles où il enseignait. Il nous dit lui-même, dans ses Confessions, de quelle douceur l’amour divin inondait son âme. Peu de temps après, en compagnie de Nébrode et d’Évode, ainsi que de sa mère, il s’embarqua pour retourner en Afrique ; mais, en arrivant au port d’Ostie, il eut la douleur de voir mourir sa pieuse mère. Rentré dans son domaine familial, il jeûnait et priait avec ses disciples, écrivait des livres et prêchait. Et sa renommée se répandit en tous lieux. Telle était cette renommée qu’Augustin évitait à dessein d’entrer dans les villes où l’on avait besoin d’un évêque, par crainte d’être promu de force au siège épiscopal.

Mais il y avait à Hippone un homme très riche qui lui fit dire que, si seulement il l’entendait parler, il renoncerait sans doute au siècle. Augustin, aussitôt, se mit en route pour l’aller voir ; et voici que l’évêque d’Hippone