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parlant à voix haute et disant qu’ils voulaient forniquer avec des femmes. Alors, il entra dans son oratoire et pria pour eux ; et aussitôt l’aiguillon de la tentation cessa de les tourmenter, et ils vinrent humblement lui demander pardon.

Enfin saint Loup s’éteignit en paix, en l’an du Seigneur 610.




CXXVIII


SAINT GILLES, ABBÉ
(1er septembre)


Gilles, athénien, était de famille noble, et avait étudié, dès l’enfance, les lettres sacrées. Un jour, comme il se rendait à l’église, un malade, couché sur une place, lui demanda l’aumône. Gilles lui donna sa tunique ; et dès que le malade la revêtit, il guérit. À la mort de ses parents, Gilles abandonna au Christ tout son patrimoine. Il guérit un jour, par sa prière, un homme qui venait d’être mordu par un serpent. Il guérit aussi un possédé qui, se tenant dans l’église, troublait de ses cris les autres chrétiens. Mais bientôt, craignant les dangers de la faveur humaine, Gilles s’enfuit secrètement au bord de la mer. Il aperçut là des matelots qui allaient périr dans une tempête : il pria et aussitôt la tempête s’apaisa. En reconnaissance de quoi les matelots, apprenant qu’il voulait aller à Rome, s’offrirent à l’y emmener gratuitement avec eux.

Mais en arrivant à Arles, Gilles s’y arrêta, et demeura deux ans avec saint Césaire, évêque de cette ville, où il guérit une femme atteinte de fièvre depuis trois ans. Puis, ayant soif du désert, il s’éloigna secrètement d’Arles, et vécut longtemps en compagnie de l’ermite Veredôme, dans un endroit où, en sa faveur, Dieu voulut bien faire cesser la stérilité du sol. Mais, comme le bruit de ses miracles se répandait partout, Gilles, craignant