Page:Voragine - Légende dorée.djvu/744

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geois et de détruire l’hérésie. Sur quoi Philippe, s’étant emparé des hérétiques, les fit tous brûler.

Enfin Innocent couronna Othon empereur, et lui fît jurer de respecter les droits de l’Église ; mais Othon, sitôt élu, rompit son serment, et fit confisquer les biens de tous ceux qui se rendraient en pèlerinage à Rome : sur quoi le pape l’excommunia et le déposa de l’empire. C’est alors que vécut sainte Élisabeth, fille du roi de Hongrie et femme du landgrave de Thuringe : entre autres miracles innombrables, on dit qu’elle ressuscita seize morts, rendit la vue à un aveugle-né, et que, aujourd’hui encore, une huile découle de ses saintes reliques.

Après la déposition d’Othon, Frédéric, fils d’Henri, fut élu empereur et couronné par le pape Honorius. Ce prince édicta d’abord des lois excellentes pour la liberté de l’Église et contre les hérétiques. Mais plus tard, enivre à son tour par l’excès de gloire et de fortune, il se montra tyrannique à l’égard de l’Église, emprisonna deux cardinaux, fit saisir des prélats que le pape Grégoire IX convoquait pour un concile, et se vit excommunié par ce pontife. Puis Grégoire, accablé de tribulations, mourut, et Innocent IV, Génois d’origine, réunit à Lyon un concile qui déposa Frédéric. Et, depuis sa déposition et sa mort, le siège impérial a été vacant ; il l’est encore à l’heure ou nous écrivons ceci.


CLXXIX
LA DÉDICACE DE L’ÉGLISE[1]

I. La dédicace des églises est comptée par l’Église au nombre des grandes fêtes. Nous avons à considérer, par

  1. La Dédicace de l’Église était, autrefois, le dernier office du Bréviaire, dont la Légende Dorée n’est qu’une façon d’adaptation à l’usage du peuple.