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Page:Voragine - La Légende dorée, trad. Roze, 1902, t3.djvu/398

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de guérir les membres de ceux qui sont débiles. Elle souffrit sous le tyran Maxence ou Maximin qui commença à régner vers l’an du Seigneur 310. On peut voir dans l’Histoire de l’Invention de la sainte Croix comment ce tyran fut puni pour ce crime et pour d’autres encore qu’il commit. — On dit qu’un moine de Rouen alla au mont Sinaï où il resta pendant sept ans au service de sainte Catherine. Comme il la suppliait avec grande instance de lui donner quelque parcelle de son corps, tout à coup un de ses doigts se détacha. Le moine reçut avec joie ce don de Dieu et l’apporta en son monastère[1]. — On rapporte encore qu’un homme fort dévot à sainte Catherine qu’il invoquait fréquemment à son aide, se relâcha par la suite et perdit toute dévotion du cœur, en sorte qu’il cessa d’invoquer la martyre. Un jour qu’il était en prières, il vit passer devant lui une multitude de vierges dont l’une paraissait plus resplendissante que les autres. Quand elle approcha de lui, elle se couvrit le visage et passa ainsi. Or, comme il admirait extrêmement son éclat et demandait qui elle était, l’une d’elles lui répondit : « C’est Catherine que tu aimais à connaître autrefois ; aujourd’hui que tu parais ne plus t’en souvenir, elle a passé devant toi, la figure voilée, comme si elle était pour toi une inconnue. »

Il est bon de remarquer que sainte Catherine est admirable : Io dans sa sagesse ; IIo dans son éloquence ; IIIo dans sa constance ; IVo dans l’excellence de sa chasteté ; Vo dans le privilège de sa dignité. Io Elle

  1. Des reliques de sainte Catherine furent en effet apportées à Rome en 1027. Cf. Hugues de Flavigny, en sa Chronique.