Page:Voyage à travers l’Impossible.djvu/15

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Tartelet : C’est la voix de Valdemar !

Valdemar (rentrant effaré) : Ah ! je vous retrouve.

Tartelet : Que s’est-il passé ?

Valdemar (montrant une pierre) : Cette pierre… voyez-vous cette pierre ?…

Tartelet : Une drôle de pierre.

Valdemar : Elle n’est pas ordinaire ! aussi je la garde ! mais ce qui n’est pas ordinaire, non plus, c’est la force avec laquelle elle m’a été lancée dans le dos.

Tartelet : Lancée ? Par qui ?

Valdemar : Par qui ? je vous le demande ! Il y a donc du monde ! et pesez… voyez comme c’est lourd pour sa grosseur !

Maître Volsius : Tout est lourd ici, jeune homme !

Valdemar : Comment tout est lourd ici ?

Ox : Sans doute !… c’est l’effet naturel de l’attraction.

Valdemar : L’attraction !

Maître Volsius : Et si l’on parvenait au centre même votre porte-monnaie deviendrait lourd à crever votre poche.

Valdemar : Mon porte-monnaie à moi, alourdi à ce point là ! Voila une chose qui m’étonnerait.

Ox : Ce n’est pas tout ! l’acoustique même se modifie dans ce milieu où l’air est soumis à une pression énorme.

Georges : Comment les bruits, les sons y prennent une intensité immense ?

Tartelet : Tiens, c’est vrai ! le cri que le jeune Valdemar a poussé tout-à-l’heure… ressemblait à un beuglement !…

Valdemar : Un beuglement !

Tartelet : Mais alors, mon violon de maître de danse aurait donc ici une toute autre sonorité !

Maître Volsius : Essayez !

Tartelet : À l’instant ! (il prend son violon et joue une gavotte avec une puissance de son surprenante.)

Valdemar : C’est prodigieux !

Tartelet : C’est admirable, continuons !

(Pendant que Tartelet joue, quelques têtes d’êtres bizarres, au front très déprimé, au regard fauve, aux cheveux ébouriffés, paraissent entre les rochers du fond, écoutant et donnant des signes de la plus extrême surprise.)

Éva (qui les aperçoit, pousse un cri) :