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cent quinze mâles. Il y a quelque cause physique qui semble réserver l'Afrique aux animaux. On peut présumer que c'est la disette d'eau, laquelle a empêché les hommes de s'y multiplier et d'y former de grandes nations comme en Asie. Dans une si grande étendue de côtes, il ne sort qu'un petit nombre de rivières peu considérables. Les animaux qui paissent, peuvent se passer longtemps de boire. J'ai vu, sur des vaisseaux, des moutons qui ne buvaient que tous les huit jours, quoiqu'ils vécussent d'herbes sèches.

Les Hollandais ont formé des établissemens à trois cents lieues le long de l'Océan, et à cent cinquante sur le canal de Mozambique; ils n'en ont guère à plus de cinquante lieues dans les terres. On prétend que cette colonie peut mettre sous les armes quatre ou cinq mille blancs; mais il serait difficile de les rassembler. Ils en augmenteraient bientôt le nombre, s'ils permettaient l'exercice libre des religions. La Hollande craint peut-être pour elle-même l'accroissement de cette colonie, préférable en tout à la métropole. L'air y est pur et tempéré; tous les vivres y abondent; un quintal de blé n'y vaut que 5 fr.; dix livres de mouton 22 sous; une lègre de vin contenant deux barriques et demie, 150 liv. On perçoit sur ces ventes qui se font aux étrangers, des droits considérables; l'habitant vit à beaucoup meilleur marché.

Ce pays donne encore au commerce, des peaux