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à des amandes aplaties. Ces pierres sont fort dures, et ressemblent, pour la couleur et le grain, à des tablettes de porcelaine usées.

Le dépérissement de ces corps annonce une assez grande antiquité; cependant je n'ai pas trouvé sur la Table que la couche de terre végétale eût plus de deux pouces de profondeur, quoique les plantes y soient communes; en beaucoup d'endroits même le roc est nu. Il n'y a donc pas un grand nombre de siècles que les végétaux y croissent. Toutefois ou n'en peut rien conclure parce que le sommet n'étant ni de sable ni de pierre poreuse, mais une espèce de caillou blanc, poli et dur, les semences des plantes y auront été long-temps portées par les vents avant d'y pouvoir germer.

La couche végétale dans les plaines est beaucoup plus épaisse, mais on n'en pourrait rien conclure pour l'antiquité du sol, parce que quand cette couche y est considérable, elle peut y avoir été apportée des montagnes voisines par les pluies, ou avoir été entraînée plus loin, quand elle y est rare.

S'il existait en Europe une montagne élevée, isolée, et dont le sommet fût aplati comme celui de la Table, sans être comme lui d'une matière contraire à la végétation, on pourrait comparer l'épaisseur de sa terre végétale à celle d'un terrain nouveau et pareillement isolé, par exemple à la croûte de quelques-unes de ces îles qui, de-