Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/59

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puis cent ans, se sont formées à l'embouchure de la Loire.

En attendant l'expérience, je présume que l'Europe est plus ancienne que la terre du Cap, parce que le sommet de ses montagnes a moins d'escarpement, que leurs flancs ont une pente plus douce, et que les rochers qui sont encore à la surface de la terre, sont écornés et arrondis.

Il ne s'agit point ici des rochers qui paraissent sur le flanc des montagnes que la mer, les torrens ou le débordement des rivières ont escarpées, ni des pierres que les pluies mettent à découvert dans les plaines dont elles entraînent la terre, et encore moins des cailloux des champs que la charrue couvre et découvre chaque année; mais de ceux qui, par leur masse et leur situation, n'obéissent qu'aux seules lois de la pesanteur. Je n'en ai vu aucun de cette espèce dans les plaines de la Russie et de la Pologne. La Finlande est pavée de rochers, mais ils sont d'une configuration toute différente; ce sont des collines et des vallons entiers de roc vif; c'est en quelque sorte la terre qui est pétrifiée. Cependant, comme les sapins croissent sur les croupes de ces collines, il paraît qu'elles sont depuis long-temps à l'air, qui les décompose. Il paraît même que, sous une température moins froide, cette décomposition se serait accélérée bien plus vite; mais la neige les met pendant six mois à couvert de