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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/82

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le Grand, l’un des rois visigoths les plus illustres, ne trouva point dans son infortune de refuge plus assuré que les vallées de la Navarre, si cruellement ravagées par ses armes. Je pourrais citer mille exemples moins connus, quoique plus récens. Cette générosité du caractère national se retrouve dans les mœurs familiales du Basque. Il est inouï que le montagnard ait fermé sa porte au voyageur et refusé l’hospitalité convenablement demandée. Rien, dans ses idées, n’est sacré comme la personne d’un hôte : il ne se permettra jamais une indiscrète curiosité ; dès qu’il vous aura donné place au foyer patriarcal et tendu la main, en signe d’amitié, quels que soient les périls qui vous menacent ou l’inimitié qui vous poursuit, vous pouvez compter, au prix de sa fortune et de sa vie, sur la protection inviolable qu’il croit vous devoir. Mais, pour gagner l’estime du Basque, provoquer sa confiance, exciter sa franchise naturelle, il ne faut rien dire qui choque le sens profond du montagnard : surtout il ne faut point blesser la dignité