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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/83

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VOYAGE EN NAVARRE.

d’un homme libre, auquel le sentiment, ou, si l’on veut, le préjugé de sa noblesse originelle, permet rarement de voir son égal dans un étranger. — Je dédie ce petit paragraphe de ma relation à quelques écrivains français du Midi, détracteurs de l’hospitalité cantabre.

Sur le coup frappé par le guide à la porte de l’habitation labourdine, les hachoirs de genêt cessèrent de battre : un jeune paysan vint ouvrir. J’entre et je m’avance jusqu’au père, en le saluant d’un Gaü hon Etcheko-Iaona : Bonsoir, Maître, ou seigneur de la maison : les chefs de famille reçoivent tous ce titre. Le vieillard me rendit le salut, et reprit gravement son travail. J’étais trop au fait des manières cantabres pour m’inquiéter de cette réception. Le Basque n’a point acquis la promptitude d’esprit et l’apparente spontanéité de politesse qui cachent, sous de rians abords, l’indifférence égoïste et l’insidieuse fausseté de ses voisins. Tous ses mouvetoens partent de l’âme : ses idées suivent les faits extérieurs dans l’ordre de leur succession poé-