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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/89

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VOYAGE EN NAVARRE.

linge, la blancheur et la légèreté vaporeuse du pain, et sur d’autres détails non moins intéressans pour mon appétit. C’était prendre par son faible la maîtresse du logis. Les éloges dont je comblai le goût parfait des Basquaises, leur amabilité à faire les honneurs de la maison et leur propreté proverbiale, achevèrent de me mériter toute sa bienveillance. Elle nous servait debout, et ne prit point part au souper. Le Labourdin, s’apercevant que je n’avais pas moins de plaisir à parler qu’à manger, ne détourna pas un seul instant la conversation de la direction qu’il me plaisait de lui donner. — « Vous saurez, seigneur Labourdin, que j’habite Paris depuis plusieurs années. De toutes les choses de mon pays natal, devinez celle que j’y regrettais le plus… c’était l´eau ! Combien de fois, dans les cafés splendides de la grande ville, ai-je soupiré pour l’onde vive et fraîche de nos rochers ! J’en étais altéré jusqu’à la fièvre : j’y rêvais la nuit.» Le Labourdin rit aux éclats de mon enthousiasme pour l’eau de source ou de torrent. — « Pour ce qui