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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/99

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VOYAGE EN NAVARRE.

votre sort ; car partout il saurait vous atteindre, et rien ne vous arrivera que ce qui doit être. Il est une heure pour chacun ; j’ai vu plus d’un champ de bataille, j’ai suivi l’empereur à travers les glaces de la Russie, et je mourrai probablement dans le lit de mon père et de mon aïeul. »

J’admirais, dans la bouche du vieux Labourdin, l’expression poétique de son fatalisme religieux. Je le voyais s’exalter au souvenir de Napoléon. C’est au prestige de cette immense gloire que la France est redevable d’avoir subjugué le génie de la nationalité cantabre. Long temps, sous le toit du montagnard, on parlera de cet homme extraordinaire, comme on y parle encore, après bien des siècles, d’Annibal, de Pompée et de Sertorius.

Le Labourdin, désirant réparer l’apostrophe un peu dure qu’il venait d’adresser à sa femme, et peut-être jaloux de faire briller le talent de parler avec grâce, qu’il avait vanté en elle, l’interpella fort amicalement d’un Etchekanderea !…