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Page:Voyage en Navarre pendant l'insurrection des Basques.pdf/98

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VOYAGE EN NAVARRE.

comme une bonne fortune l’arrivée d’un étranger dont les entretiens intéressans doivent charmer sa veillée ; mais il exerce trop dignement l’hospitalité pour la faire payer à ses hôtes par la confidence de leurs affaires personnelles. Quelques questions banales avaient seules trahi la curiosité de la vieille Labourdine, de savoir dans quel but je me trouvais errant la nuit, si près de la frontière d’Espagne ; j’avais dit à plusieurs reprises que j’arrivais directement de Paris. Cette circonstance suffisait pour faire conjecturer la vérité. Le vieux Labourdin évita de provoquer, même indirectement, l’aveu que je croyais devoir à ces bonnes gens, et que je n’hésitai point à leur faire. La Basquaise, en apprenant que, dès le point du jour, un guide viendrait me chercher pour me conduire sur le théâtre de la guerre, fit une exclamation d’effroi. — « Femme, dit le stoïque vieillard, pourquoi ces marques de surprises ? Notre hôte ne vous a point fait part de son projet pour savoir votre avis là-dessus. Quant à vous, ajouta-il, en s’adressant à moi, suivez