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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/149

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du grand Mogol.

eu grand danger de quelque ſedition & de quelque grand malheur : Sur cela il ſe tint un autre Conſeil de ce qu’on avoit à faire, & ſi on le conduiroit à Goüaleor comme l’on avoit auparavant déterminé, ou bien s’il ne ſeroit pas plus expedient de le faire mourir ſans aller plus loin. Quelques-uns furent d’avis qu’on le fit conduire à Goüaleor avec une forte eſcorte, que cela ſuffiroit ; Danech-Mend-kan, quoi qu’ancien ennemi de Dara, inſiſtant fort à cela ; mais cette Rauchnara-Begum ſuivant les mouvemens de haine contre ſon frere incita fort Aureng-Zebe à le faire mourir ſans ſe hazarder à le conduire à Goüaleor, comme auſſi firent tous ſes anciens ennemis Kalil Gullah-kan & Chah-heft-kan, & ſur tous un certain flateur de Medecin qui s’étoit enfuy de Perſe, nommé premierement Hakim Daoud, & qui du depuis êtoit devenu grand Omrah, Takarrub-kan : Ce méchant homme ſe leva effrontement en pleine aſſemblée, & ſe mit à crier qu’il étoit expedient pour la ſeureté de l’Etat de le faire mourir ſur l’heure d’autant plûtôt qu’il n’êtoit point Mufulman, qu’il y avoit long-temps qu’il étoit devenu Ka-

fier,