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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/157

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du grand Mogol.

lui avec éclat, ſi bien que la tête de celui qui avoit tué leur pere, ſans autre forme de procez, leur fut accordée, & ils s’en allerent auſſi-tôt avec les ordres neceſſaires la lui faire couper dans Goüaleor.

Il ne reſtoit plus d’épine au pied à Aureng-Zebe que Sultan Sujah, qui ſe maintenoit toûjours dans le Bengale, mais il fallut enfin qu’il cedât à la force & à la fortune d’Aureng-Zebe. L’on envoya tant de troupes de toutes ſortes à l’Emir-Jemla, qu’enfin on l’entoura de tous côtez deça & delà le Gange, dans toutes ces Iſles qu’il forme prés de ſon embouchure, en ſorte qu’il fut obligé de s’enfuir à Daké, qui eſt la derniere ville du Bengale ſur le bord de la Mer ; & c’eſt ici la concluſion de toute cette tragedie.

Ce Prince n’ayant point de Navires pour se mettre ſur mer, & ne ſçachant plus où fuïr, envoya ſon fils aîné Sultan Banque vers le Roi de Racan ou Mog Rai Gentil ou Idolatre, ſçavoir s’il trouveroit bon qu’il ſe refugiat en fon païs pour quelque temps ſeulement, & lui fairoit la grace, quand la moiſſon ou ſaiſon du vent ſeroit venue, de

lui