Aller au contenu

Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
du grand Mogol.

que l’Omrah, qu’Aureng-Zebe envoya au devant de lui pour le recevoir & pour le faire traiter honorablement ſur les chemins, avoit ordre exprès de ne rien épargner pour découvrir de l’Ambaſſadeur quel pouvoit étre le principal ſujet de l’Ambaſſade & de plus lui faire entendre que c’étoit une ancienne & generale coûtume de tous les Ambaſſadeurs de faire le Salam ou la reverence à l’Indienne & de ne donner les Lettres au Roi que par main tierce ; cependant on a veu qu’il n’y avoit guere d’aparence en ce qu’ils diſoient & qu’Aureng-Zebe ſe mettoit bien au deſſus de tout cela. Le jour de ſon entrée il receut tout l’honneur poſſible ; les Bazars par où on le fit paſſer ſe trouverent tous peints de nouveau, & bordez de Cavalerie, durant plus d’une lieuë ; pluſieurs Omrahs l’accompagnerent avec la Muſique, les Timbales & les Trompettes, & lors qu’il entra dans la fortereſſe ou Palais du Roi, on fit tirer l’artillerie ; Aureng-Zebe le receut avec beaucoup de civilite, ne trouva point mauvais qu’il lui fit le Salam à la Perfienne & receut immediatement de ſa main les Lettres de ſon Roi ſans aucune difficulté, il les éle-

va