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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/207

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du grand Mogol.

vail à petites fleurs, ſi fin & ſi delicat, que je ne ſçais fi en Europe on en pourroit trouver de ſemblables. On aporta encore quatre Coutelas damafquinez avec autant de Poignards, le tout couvert de pierreries ; & on aporta enfin cinq ou ſix harnois de cheval qu’on eſtimoit beaucoup, qui étoient auſſi très-beaux & très-riches ; l’étoffe étoit relevée de riche broderie avec de petites perles & de très-belles turquoiſes de la vieille Roche. On remarqua qu’Aureng-Zebe conſidera attentivement tout ce preſent ; qu’il admiroit la beauté & la rareté de chaque piece, & qu’il exaltoit de temps en temps la generoſité du Roi de Perſe. Il aſſigna enſuite un lieu à l’Ambaſſadeur entre les premiers Omrahs, & après l’avoir entretenu un moment ſur les fatigues de ſon voyage, il le congedia, lui repetant pluſieurs fois qu’il le vînt voir tous les jours.

Pendant quatre ou cinq mois que l’Ambaſſadeur demeura dans Dehly, il fut toujours traité ſplendidement aux dépens du Roi, les plus grands Omrahs le regalans à leur tour, & il fut enfin congedié très-honorablement ; car Aureng-Zebe lui fit encore veſtir un riche Ser-

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