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Page:Voyages de Francois Bernier (éd. 1710), vol. 1.pdf/77

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du grand Mogol.

ſous ſes chefs particuliers, principalement quand on eſt prêt d’en venir à mettre la main au ſabre ; mais après tout je ne voi pas que ce ſoit grand’choſe, en comparaiſon de nos Armées bien ordonnées, comme je marquerai par aprés.

Tout étant ainſi diſpoſé, l’artillerie commença à jouer de part & d’autre ; car c’eſt toûjours le canon qui fait le prelude parmi eux, & on voyoit déja les fléches voler, quand il arriva inopinément un orage de pluye ſi forte qu’elle interrompit le combat. La pluye ceſſée le canon recommença à ſe faire entendre, & ce fut pour lors que parut Dara, qui monté ſur un ſuperbe Elephant de Ceilan commandoit qu’on donnât de toutes parts, & avançoit lui même au milieu d’un gros de cavalerie droit vers l’artillerie ennemie, qui le receut vertement, tua force monde autour de lui, & mit le deſordre non ſeulement dans le gros qu’il commandoit, mais encore dans les autres gros de cavalerie qui le ſuivoient ; neanmoins comme on le vit demeurer ferme ſur l’Elephant fans faire aucune mine de reculer, & qu’on le voyoit regarder avec aſſurance de tous côtez, & faire ſigne de la main d’avancer & de le ſuivre, ce deſordre

ceſſa