Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/12

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autographes. Dans la séance du 13 septembre 1869, le savant se résigna à reconnaître son erreur et donna des détails inouïs sur sa collection, en se raccrochant toutefois au fol espoir qu’il n’avait point été entièrement dupe :

« La collection s’étend aux premiers temps de l’ère chrétienne, et même au delà ; car il s’y trouve quelques lettres et de nombreuses notes de Jules César et des empereurs romains ; des apôtres, principalement de saint Jérôme, de Boëce, de Cassiodore, de Grégoire de Tours, de saint Augustin ; de plusieurs rois mérovingiens ; un grand nombre de Charlemagne ainsi que d’Alcuin. Je ne me porte point garant de ces pièces. Quelles qu’elles soient, il est certain que leur composition, si elles ne sont pas originales, a dû exiger un long travail, de nombreux matériaux ; et si l’on considère qu’elles s’ajoutent à tant d’autres, de tous les temps jusqu’au siècle dernier, et traitant de tant de matières différentes, on ne peut croire qu’elles soient l’œuvre d’un seul individu, d’un seul fabricateur, qui, du reste, ne sait ni le latin, ni l’italien, ni aucune partie des mathématiques ou des autres sciences sur lesquelles roule une partie considérable des documents. Il y a donc un mystère à pénétrer, et, jusque-là, il n’y a rien à conclure avec certitude »,

Le plus fort est que toutes ces lettres existaient.

Oui, les lettres de Jules César, de saint Jérôme, de Boèce, de Cassiodore, de Grégoire de Tours, de saint Augustin, de Charlemagne et d’Alcuin. Et aussi, les lettres dont ne parle pas ici M. Chasles, de Sapho, de Marie-Madeleine et de Lazare — et toutes, notez-le bien, rédigées en français du xvie siècle : beaux autographes écrits d’une écriture ancienne avec une encre passée sur du papier