Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/54

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et qu’on néglige de nous instruire de celle de nostre pays. C’est là un [mal] auquel j’entens qu’il faut remédier dans l’éducacion des enfans ; ains après avoir meurement réfléchy sur ce fait, je désir et entens qu’il soit fait un ouvrage d’histoire dans la meilleure forme, basé sur les authorités que nous avons, pour estre enseignée aux enfans et c’est vous, mon très amé, à qui je done ce soin. Adieu.

Ce 20 aoust 802.
CARLELEMAGNE, rex


III


[À Alcuin].


Très docte et très amé Alcuin,

Je suis d’avis, ains que me l’avés dit jà maintes fois, la langue celtique, qui semble être la mère de toutes les langues, estoit plus cognue chez tous les peuples de la terre et que Pythagore, Platon, Aristote, etc., non seulement la savoit mais l’enseignoit, ce qui ressort des divers documents que m’avés envoyés et que je vous retourne.

Ces documents sont les lettres d’iceux Pythagore, Platon, Aristote et aussy du roy Alexandre de Macédoine et des doctes voyageurs, géographes et historiens et aussy mathématiciens, qui ont l’un et l’autre parcourut les deux extrémités du monde, l’un au nor