Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/85

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selon luy, une douce chaleur ressentie en sortant de table fait qu’on pense avoir pris de ce nectar potable qui chasse la douleur et triomphe des ans.

Je m’arreste icy et j’attens vostre réponse.

Adieu.

Chapelle.


NINON DE LENCLOS


I


À M. le M. de Villarceaux.


À Picpus, ce 11 décembre 1650.


Monsieur,

Je n’ay pas eu de lettres hier matin. Vous sçavez qu’il m’en faut une à mon réveil. Vous êtes fort sensible aux inquiétudes que vous causez. Je n’aurois jamais cru que les suites d’un retour si désiré seroient accompagnées d’autant de peines. Voilà les effets d’une longue absence, et, après vous estre occupé sans cesse d’objets étrangers à moy, ma présence ne pourra pas empescher de nouvelles distractions.

Quelque chose qui arrive, ou je perdrois tous mes droits sur vostre cœur, ou personne n’en aura. Soit sous le nom de l’amitié, de l’estime, toute espèce de sentiment me déplait également. L’amitié exige des