Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/86

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soins, une confiance entière, des sacrifices mesmes : l’amant que mon cœur a choisi ne formera pas de ces sortes de liaisons.

Si lorsque je vous ay connu, vous aviés eu une amie, je n’en aurois pas esté jalouse ; mais au moment où mon cœur est le plus enflammé pour vous, vous voulez faire vostre amie intime, dites-vous, de mademoiselle d’Aubigné, l’amour ne peut plus vous suffire : grand Dieu ! Comme on se trompe soy-mesme avec ces amitiés là !

Mon cher Villarceaux, si vous m’aymés encore, vous n’aurez point une aussy belle amie. C’est de la tyrannie, dirés vous ? Ouy, tel est mon caractère. Si j’ay beaucoup de droits, j’en abuseray ; si j’en ay de foibles, je les abandonne.

Adieu, mon cher Villarceaux, venés me voir ou escrivés moy de suite.

Je suis toujours vostre très affectionnée,


A. de Lanclos.


II


À Saint-Évremont.


Ce 22 juin.

Vous me mandez, mon cher St-Évremont, si je m’occupe d’escrire le caractère de Monsieur de La-